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WAMECA 2022 : Présentation des articles gagnants

Lors de la célébration de l’excellence journalistique en Afrique de l’Ouest, en date du samedi 22 octobre, dix journalistes ont été récompensés pour avoir produit des reportages exceptionnels dans neuf catégories différentes.

Les dix journalistes ont été déclarés vainqueurs parmi les 25 journalistes qui figuraient sur la liste des finalistes du Prix d’Excellence des Médias d’Afrique de l’Ouest de cette année. Lors de l’événement qui s’est tenu à l’hôtel Alisa d’Accra, les 25 journalistes ont reçu des prix de reconnaissance pour les articles ayant eu le mérite de figurer sur la liste des finalistes. Cette année, les Prix ont reçu 952 candidatures provenant de plus de 400 médias des 16 pays d’Afrique de l’Ouest.

L’événement a été marqué par la présence des chefs de missions diplomatiques de divers pays d’Afrique de l’Ouest, les responsables d’organisations de la société civile, des journalistes et rédacteurs en chef de renom, ainsi que des militants des droits des médias, qui ont acclamé les journalistes alors qu’ils recevaient leurs distinctions à tour de rôle.

Tessy Igomu, du journal nigérian Punch, a été couronnée journaliste ouest-africaine de l’année après avoir préalablement remporté le prix du meilleur reportage dans la catégorie Reportage Sur l’Environnement. Mme Igomu est la première femme à remporter le prix très convoité du journaliste de l’année depuis la création de l’événement il y a maintenant six ans.

Son reportage a révélé comment les habitants d’Orimerunmu, une communauté de l’État d’Ogun, dans le sud-ouest du Nigeria, ont été exposés à des conditions sanitaires et environnementales débilitantes en raison de la pollution causée par les activités de Yoyo Resources Recycling Company Limited, une entreprise chinoise de recyclage de déchets.

Apres la publication de l’article de Tessy, le gouvernement de l’État d’Ogun a fermé l’entreprise de recyclage de déchets appartenant à des Chinois et l’a relocalisée, ce qui a apporté un énorme soulagement aux habitants de la communauté.

Si l’histoire de Tessy Igomu a remporté la plus haute récompense du jour, d’autres articles de journalisme tout aussi convaincants et percutants ont été récompensés. Voici tous les articles gagnants dans les différentes catégories des Prix d’excellence des médias d’Afrique de l’Ouest, qui se sont tenus dans la nuit du samedi 22 octobre 2022.

Adeola Oladipupo (G) reçoit son prix des mains de l’ambassadrice des États-Unis au Ghana, Virginia E. Palmer.

Reportage sur la Lutte Contre la Corruption

Gagnant Adeola Oladipupo

Média : Indépedant, Nigéria

 Titre de l’article :  UNDERCOVER INVESTIGATION: With a Fake COVID-19 Certificate, I Travelled from Nigeria to the UK — and Back

En dépensant seulement 82 000 N, le journaliste d’investigation Adeola Oladipupo a voyagé de l’aéroport international Murtala Muhammed (MMIA) de Lagos pour l’aéroport de Manchester au Royaume-Uni, et est revenu au Nigeria, en utilisant un faux résultat négatif au test COVID-19. Il a obtenu ces résultats grâce à un réseau illegal qui collabore avec le personnel de l’hôpital Universitaire de l’Etat de Lagos (LASUTH) et de la Lagos State Biobank (LSB).

L’article révèle que le réseau de racket est si sophistiqué qu’en connivence avec des responsables des agences gouvernementales, y compris le Port Health Service (PHS), le Nigeria Centre for Disease Control (NCDC) et le Service National d’Immigration du Nigeria (NIS), le système de racket arrive à manipuler le Nigeria International Travel Portal qui est considéré comme un système de voyage très rigoureux.

Cette enquête a également révélé que les fonctionnaires qui constituent la première ligne de défense du pays contre les cas importés de Covid-19 mettent en danger le public nigérian par leur indolence et leur manigance.

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Reportage d’Investigation

Gagnant : Kwetey Nartey & Seth Kwame Boateng

Titre de l’Article: Busted Gold smugglers

 « Busted ! Gold Smugglers’’ est une révélation sur les visages cachés derrière l’exploitation illégale d’or au Ghana ainsi que sur les moyens qu’ils utilisent pour faire sortir illégalement l’or du pays.

Avant l’enquête, l’on craignait que plus de cinq milliards de dollars d’or ghanéen exporté vers les Émirats arabes unis ne puissent être retrouvés.

L’enquête a permis au Ghana et aux parties prenantes de l’industrie minière de comprendre comment ces contrebandiers ont fait sortir illégalement ce métal précieux.

Le procureur général du Ghana a ordonné au Commissaire de la police Ghanéenne d’enquêter sur cette affaire. Le ministère des Terres et des Ressources Naturelles du Ghana s’est également intéressé à l’affaire.

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Olatunji Ololade (G) reçoit sa plaque des mains de Virginia Elliot, Responsable des relations publiques à l’ambassade des États-Unis au Ghana.

Catégorie : Reportage sur les Droits de l’Homme

Gagnant : Olatunji Ololade

Media : The Nation, Nigéria

 Titre du reportage:  First, they killed our fathers – Gruesome lives of families torn by banditry in Zamfara; Men share their wives with bandits, orphans litter the state as terror escalates

Le terrorisme exercé par Boko Haram à Zamfara et dans les États voisins du nord-ouest, Katsina et Sokoto, a fait plus de 8 000 morts dont la majorité se trouvait à Zamfara. Au cours de la dernière décennie, plus de 60 000 personnes ont migré vers la République du Niger.

Le chaos a entraîné la décimation du bétail et des cultures, ce qui a réduit davantage les indices de subsistance humaine, déjà faibles au Nigeria.

Dans « First they killed our fathers » (D’abord ils ont tué nos pères), Olatunji Ololade met en lumière la situation difficile des enfants mineurs pris dans la ligne de mire du terrorisme au Nigeria. Beaucoup d’entre eux ont vu leurs parents se faire tuer par Boko Haram.

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Nabole Ignance Ismael qui reçoit sa plaque des mains de Brigitte Dzogbenuku, candidate à l’élection présidentielle de 2020 du Progressive People’s Party au Ghana.

Reportage sur l’Autonomisation des femmes

Gagnant : Nabole Ignace Ismael

Media :  Burkina 24. Burkina Faso

Titre : Burkina Faso : Zalissa, amazone silencieuse

Zalissa est une jeune veuve qui a fait l’expérience du mariage à l’âge de 17 ans. Ayant perdu son mari suite à une longue maladie après dix ans de vie commune, elle a dû faire face à la double tâche de se débrouiller seule et d’élever ses trois enfants. Pour survivre, elle parcourt chaque jour 40 kilomètres pour acheter des feuilles d’aubergines sauvages afin de les revendre à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Utilisant les techniques du journalisme mobile (MoJo), Nabole Ignance Ismael et une équipe de Burkina24 ont suivi Zalissa pendant une journée à moto, filmant son parcours avec un smartphone afin de faire ressortir les réalités de cette femme qui tente de s’autonomiser. L’histoire met en lumière les défis de la majorité des jeunes femmes burkinabés qui, malgré tout, s’efforcent de se défaire de la pauvreté, des barrières sociales des stéréotypes pour améliorer leur vie et les conditions de vie de leur famille.

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Emmanuel Ipole Ogbeche, du Syndicat nigérian des journalistes (G), a reçu le prix au nom d’Oladeinde Adewoyin, qui n’a pas pu assister à l’événement.

Catégorie : Reportage sur les Entreprises

Gagnant : Oladeinde Adewoyin

Media : Premium Times, Nigéria

Titre du Reportage : Inside world of small businesses keeping Lagos night economy alive

Dans la plupart des régions du monde, la vie nocturne contribue de manière significative à la croissance de l’économie. L’article d’Oladeinde Olawoyin se penche donc sur Lagos, cinquième économie d’Afrique, et sur la manière dont la vie nocturne contribue à créer des emplois, à améliorer la convivialité et à faire croître l’économie,

Le rapport a mis en lumiere les domaines d’amélioration des infrastructures qui contribuent à alimenter l’économie nocturne, montrant comment cela peut être reproduit à Accra, Lomé, Abidjan, Banjul, Dakar et d’autres villes d’Afrique de l’Ouest.

Le rapport a également identifié les zones de déficit infrastructurel où le gouvernement peut intervenir pour accélérer la croissance de l’économie nocturne pour la croissance de l’économie globale.

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Basseratou Kindo a reçu sa plaque des mains de l’ambassadeur de son pays (Burkina Faso) au Ghana, M. Pingrenoma Zagré.

Catégorie : Reportage sur la Santé

Gagnant : Basseratou Kindo

Media: Mousso News, Burkina Faso

Titre du Reportage : Malades mentales : une sexualité ignorée et sans contraception 

Au Burkina Faso, la sexualité des personnes souffrant de troubles mentaux est un sujet embarrassant, presque tabou. Le reportage de Basseratou Kindo explore le sort des personnes atteintes de maladie mentale et la façon dont leur sexualité est exploitée.

Le reportage montre comment des femmes souffrant de déficience mentale sont violées et enceinté par des hommes inconnus. Il révèle la quasi-absence de politique de santé publique visant à protéger les femmes contre les abus sexuels.

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Antonia Ifeyinwa Omowole, présidente sortante de l’Association nigériane des femmes journalistes, a reçu le prix au nom d’Amos Abba.

Catégorie : Télécommunication et TIC

Gagnant : Amos Abba

Média : international Center for investigative Reporting (ICIR), Nigéria

Titre de l’Article :  How fintech loan sharks in Nigeria cyberbully, trap customers in debt

Pour qu’une société de prêt d’argent ou une société financière puisse opérer légalement au Nigeria, elle doit obtenir une licence de la Central Bank of Nigeria, CBN. Cependant, Amos Abba et l’enquête de l’ICIR a démontré que plusieurs sociétés de prêt d’argent en ligne dans le pays violent les règles de la banque apex.

Les applications en ligne appartenant à des hommes d’affaires chinois pratiquent le trolling et la cyberintimidation pour s’assurer de la conformité des débiteurs, en ignorant les lois nigérianes sur la confidentialité des transactions.

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Darcicio Francisco Jose Monteiro Barbosa souriant en possession de sa récompense 

Catégorie : Reportage sur la Migration

Media: Bagunda TV/TV Communitaria, Guinea Bissau

Titre du Reportage :  Migration en Guinée Bissau

 Le reportage met en lumière les récits effrayants et inquiétants de migrants rapatriés qui ont frôlé la mort dans la région de Cacheu, au nord de la Guinée-Bissau.

Dans le reportage, Darcicio laisse ses sujets raconter leurs propres histoires sur leurs voyages ratés qui les ont non seulement privés de leurs économies et de leur santé, mais ont aussi laissé leurs familles brisées et abattues.

Le reportage télévisé met en lumière les dangers et les menaces permanents que représente la migration clandestine pour les vies et les économies dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

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Tessy Igomu arborant un sourire de satisfaction, tient deux chèques factices pour avoir remporté les prix du meilleur reportage sur l’environnement et du journaliste de l’année d’Afrique de l’Ouest

Reportage sur l’Environnement et le Prix du Meilleur Journaliste d’Afrique de l’Ouest

Gagnant : Tessy Igomu

Média : The Punch, Nigéria

 

L’article sur l’environnement a mis en exergue la pollution de l’environnement causée par la société Yoyo Resources Recycling Limited, détenue par un Chinois, à Orimerunmu, une communauté résidentielle d’Ibafo, dans la ville d’Ifo Obafemi-Owode dans l’État d’Ogun.

Il a été signalé que le processus de production de l’entreprise, qui implique l’utilisation de charbon de bois et de bois de chauffage pour alimenter un four rempli de pneus usagés afin de produire de l’huile pyrolytique, exposait les résidents à des problèmes de santé débilitants en raison des émissions de carbone toxique dans l’air.

Chaque matin pendant trois ans, les habitants s’étouffaient sous l’effet d’un air fortement contaminé par la poussière de carbone. Et la nuit, la suie, une substance dangereuse, se posait sur tout ce qui se trouvait à portée de vue – maisons, plantes, etc.

Il a également été noté qu’en plus de la pollution de l’air, la suie avait contaminé les eaux souterraines, obligeant les résidents à parcourir de longues distances pour trouver de l’eau potable.

L’impact négatif des activités de la Yoyo Resources Recycling Limited Company sur la santé des résidents a été révélé par un test médical sponsorisé par PUNCH HealthWise.

Pour réaliser ce test, des résidents ont été choisis au hasard pour passer des radiographies. Les résultats ont montré que « en réalité, il y a lieu de s’inquiéter, car certains d’entre eux présentent déjà des traces d’infiltrat pulmonaire – une substance plus dense que l’air, comme du pus, du sang ou des protéines, qui persiste dans le parenchyme des poumons ».

Les médecins ont expliqué que les infiltrats pulmonaires, mis en évidence dans le résultat du test, sont associés à la pneumonie et à la tuberculose, et peuvent être observés sur une radiographie pulmonaire.

Après la publication de l’article, qui a été publié le 18 avril 2021, le ministère de l’Environnement de l’État d’Ogun a mis l’entreprise sous scellés et elle n’a plus été autorisée à effectuer la moindre opération.

L’entreprise a depuis fermé ses portes et délocalisée.

C’est pourquoi le rapport d’impact a été publié sous le titre « We can now breathe ! La communauté d’Ogun se réjouit du déménagement d’une entreprise de recyclage chinoise après la publication du rapport PUNCH HealthWise, le 19 juillet 2021.

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